De l'homme au robot ?

De l'élixir de jouvence à l'exosquelette, l'homme n'a jamais cessé de vouloir surpasser sa condition, d'augmenter ses capacités, de vaincre les maladies et de faire reculer l'âge moyen de sa mort. La science et son alliée la technologie permettent-elles d'atteindre dès aujourd'hui ces objectifs, voire de les dépasser dans un futur proche ?
Un aveugle qui voit, un paraplégique qui marche, ce n'est déjà plus de la science-fiction et on parle ici d'homme réparé. Mais il n'y a qu'un pas entre la restitution de ces fonctions élémentaires et la tentation d'accroitre les facultés d'un individu qui ne présente pas de handicap. Dans ce second cas, on parle alors d'homme augmenté, notion phare d'un courant de pensée nommé "transhumanisme". Le développement des nanotechnologies, des biotechnologies, de la micro-informatique et des sciences cognitives (NBIC) rend de plus en plus possible la réalisation de cette vision d'un Homme-machine.
Se pose alors de nombreuses questions sociétales et d'éthique sur le devenir d'une société ainsi interrogée par une nouvelle définition du vivant et des règles qui régissent le vivre-ensemble.


Auteur : Lamia Lekbir
E-mail : lamia.lekbir@ouestprovence.fr
Publication : Novembre 2014
Mise à jour : Mai 2017

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Transhumanisme

Trouvant ses racines dans l'antiquité, le transhumanisme a pris son essor dans les années 80 aux États-Unis. Il connaît aujourd'hui un développement à l'échelle internationale. Si la Californie reste le lieu où sont concentrés les centres de recherches et de développement des NBIC, l'Europe et la France ne sont pas en reste.
Même si plusieurs théories coexistent au sein de ce mouvement, toutes semblent œuvrer pourtant à l'amélioration de la condition humaine en acceptant de dépasser les limites biologiques et espérer contrôler, in fine, l'évolution comme le souligne la conclusion de cet article.

NBIC

Ce que l'on appelle les NBIC, c'est un champ scientifique d'étude qui regroupe diverses disciplines telles que les nanotechnologies (N), les biotechnologies (B), l'intelligence artificielle (I) et les sciences cognitives (C). 
Leurs convergences, en synergie avec la théorie transhumaniste, permettent des avancées aussi spectaculaires qu'effrayantes. De très grands groupes industriels n'hésitent pas à  investir des sommes faramineuses dans ces projets. Le transhumanisme sera t-il l'apanage de capitalistes NBIC ou de philanthropreneurs pour reprendre les termes du neurobiologiste Laurent Alexandre ?

Robots

Paradoxalement, aujourd'hui la plus grande difficulté pour les créateurs de robots est de faciliter leur motricité, faculté encore trop réduite pour eux. C'est plutôt du côté de leur intelligence artificielle que les progrès ont été les plus saisissants.
Dotés d'une capacité de calcul incroyable, de connaissances colossales, les robots de dernières générations sont aussi capables d'analyses pointues.
Utilisés dans les domaines militaire, spatial ou civil, les robots investissent notre quotidien, bien loin de leur rôle primaire de simple robot-ménager.

Risques

Aussi extraordinaires que puissent paraître ces avancées biotechnologiques, il n'en reste pas moins qu'elles soulèvent de nombreuses questions et provoquent des inquiétudes légitimes. Les théories des transhumanistes sont en effet controversées car elles nous interrogent sur ce qui définit l'humain, la place faite à son intégrité biologique et son libre arbitre. Perdons nous déjà le contrôle de nos données personnelles ? Serons- nous sous l'emprise d'une intelligence artificielle qui annihilera nos émotions?
Les travaux en recherche en génétique aboutiront-ils demain à créer des individus « tous beaux, brillants et en bonne santé »? Serait-ce de l'eugénisme? C'est là le principal risque, craint et décrié par les anti-transhumanistes.
En France c'est le Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE) pour les sciences de la vie et de la santé qui émet un avis sur d'éventuelles dérives.
Ce sujet n'a pas fini de faire débat !

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