La littérature indienne

La littérature indienne est l'une des plus anciennes du monde, mais dans un pays où l'on parle 1600 langues et dialectes, dont 20 sont officielles, est-il possible de parler d'une seule littérature ?
Berceau d'une poésie admirable dès le 2e siècle avant JC, d'épopées lyriques faisant partie du patrimoine culturel de l'humanité, l'Inde a su allier tradition et modernité. Ainsi, dès le 19e siècle, elle s'est enrichie de la culture occidentale et s'est ouverte à d'autres formes littéraires : romans, nouvelles, essais... certains auteurs atteignant une renommée internationale. Si la littérature écrite en langues vernaculaires demeure peu connue en Occident, celle écrite en anglais fait preuve d'une grande vitalité, elle se place en effet au 3e rang mondial en matière de publication en langue anglaise.
C'est cette littérature que nous choisissons de présenter ici.

 

AuteurNadine Puig
E-mail : nadine.puig@ouestprovence.fr
Publication : septembre 2012
Mise à jour : en cours

Partager "La littérature indienne" sur facebookPartager "La littérature indienne" sur twitterLien permanent

Histoire de la littérature indienne

Les oeuvres les plus connues sont : les Vedas, les Epopées mythologiques, le Ramayana et le Kâmasûtra. Dès le Xe siècle, le Bengali devient la langue des grandes oeuvres littéraires, ce sont des textes d'inspiration religieuse, puis au 17e siècle, les auteurs trouvent leur inspiration dans le folklore. Avec l'arrivée des Britanniques, la forme mais aussi le contenu des oeuvres littéraires changent : la société, la souffrance de l'homme, puis la revendication des aspirations nationales sont les thèmes qui apparaissent. C'est à cette époque que Rabîndranâth Tagore auteur d'origine bengalie reçoit une reconnaissance internationale.
[Pour en savoir plus]

Les talents reconnus

La littérature du sous-continent indien ne cesse de nous émouvoir et de nous surprendre. En 1989, le nom de Salman Rushdie fait la une des journaux, suite à la publication de son livre Les versets sataniques. Une "fatwa" pèse sur lui et le contraint à vivre dans la clandestinité. Aujourd'hui encore l'écrivain reçoit des menaces. En 2001, Naipaul, le plus cosmopolite des écrivains d'origine indienne reçoit le Prix nobel de littérature. La même année,  Narayan meurt après nous avoir  fait découvrir la vie quotidienne et la pauvreté en Inde. Shashi Deshpande, Bulbul Sharma, Anita Desai mettent toutes trois leur écriture au service de la condition féminine de leur pays, tandis que Rohinton Mistry nous charme par ses talents de conteur. Citons aussi Amitav Ghosh qui parsème son anglais de mots bengali, chinois ou lascari et dont l'oeuvre allie histoire des peuples et territorialité. Il a reçu en 2004 la plus haute récompense littéraire indienne, le Prix Sahitya Akademi. Shashi Tharoor, diplomate et écrivain, écrit sur la partition et la situation de l'Inde aujourd'hui. Vikram Seth a peu publié, mais son livre Un garçon convenable est un incontournable de la littérature indienne. Quant à Upamanyu Chatterjee, il nous fait découvrir avec humour les préoccupations d'une jeunesse désabusée.

Les nouveaux talents

Exercice périlleux que celui de présenter une littérature en pleine effervescence ! Arundhati Roy publie en 1997 Le Dieu des petits riens. Ce roman devient un best-seller et reçoit le Booker Prize. Depuis, de nombreux écrivains de la diaspora ou résidant en Inde, ont participé au rayonnement de cette littérature : Chitra Banerjee Divakaruni est d'abord une poétesse, venue à la fiction tardivement. Ses romans ont reçu diverses distinctions. Elle aborde le thème du biculturalisme, et est engagée pour la condition féminine en Asie. Anita Nair et Dhanvant Shanghvi résident en Inde et contribuent par leurs romans à nous faire découvrir le monde des nantis et des intrigues. Tarun Tejpal est un journaliste engagé, son premier roman, Loin de Chandigarh, a été salué par Naipaul, le second est largement autobiographique. Les éditions Actes sud ont publié les premiers romans de deux jeunes auteurs, Altaf Tyrewala et Anita Jain. Nul doute que nous entendrons encore parler d'eux. Le mariage comme point de départ d'une réflexion sur le choc des cultures, c'est aussi le choix de l'écrivaine Kavita Daswani. Plurielle, multiple, colorée, déchirée, épicée, la littérature indienne est à l'image de ce pays demesuré.
[En savoir plus]

Partager "Notions clés" sur facebookPartager "Notions clés" sur twitterLien permanent