Le nouveau Folk

Donné pour mort, le folk a connu ces dernières années un prodigieux retour en grâce. Avec sa diversité et son rejet des dogmes sociaux, il affiche aujourd'hui une insolente santé. Comment une musique d'anciens est-elle ainsi devenue celle des jeunes ?
La musique folk est, comme son nom l'indique, une musique populaire, celle qui se transmettait de façon orale de génération en génération. On parle de folk pour désigner une musique acoustique et aussi électrique, mais surtout, essentiellement produite par un « songwriter ». La véritable caractéristique de ce genre musical est donc d'être traditionnel ; il a été initié entre les deux guerres par des artistes tels que Woody Guthrie ou Doc Watson.
A notre époque, le folk, n'est-il pas devenu une mode plus qu'un simple genre musical ? Et surtout, comment interpréter le fait que cette musique ancestrale, que l'on aurait pu imaginer bannie sous la poussée des musiques électroniques ou du rap, soit à ce point devenue la chasse gardée d'un public jeune et connaisseur ?
Aujourd'hui, le folk est donc sur toutes les lèvres, compilé sans relâche et récupéré par la mode ou la publicité. L'avènement d'une approche plus zen et plus bio de la musique, à travers les « afters » et des sonorités plus « acoustiques », a certainement joué son rôle. Mais contrairement aux années 60/70 et au protest song représentés par des artistes tels que Bob Dylan, Joan Baez ou Léonard Cohen, il manquait à cette nouvelle scène de fortes personnalités prêtes à se mettre en scène là où le genre ordonnait plutôt la discrétion. En ce sens, l'avènement et l'excentricité de musiciens tels que Devendra Banhart, Cat Power, ou Cocorosie ont été de véritables catalyseurs.   

Auteur : Sammy Guillard
E-mail : sammy.guillard@ouestprovence.fr
Publication : Juillet 2010
Mise à jour : Juin 2017

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Antifolk 

En dépit de son nom, ce courant New-yorkais aura contribué à relancer le folk. C'est une tradition locale qui se passe le lundi soir au Sidewalk café, dans le Lower East side. Un open mic, qui est une scène ouverte, permet à des musiciens amateurs d'interpréter quelques chansons en public et cela depuis l'époque légendaire des années 60/70 pendant laquelle des artistes tels que Bob  Dylan et tout un tas de jeunes « hipsters » à guitare acoustique arpentaient les trottoirs de Grenwich Village. L'antifolk fait passer l'expression spontanée, l'humour et un esprit « do it yourself » avant la compétence technique et les ambitions de carrière. L'antifolk ? Un contexte et une attitude bien plus qu'un style musical.

Neo-Folk / Néo-hippie

Le folk souvent considéré comme une musique austère, a trouvé chez des artistes tels que Joanna Newsom, chez l'excentrique Devendra Banhart , Cocorosie avec leur « psyché folk »sans oublier le multi-instrumentaliste Sufjan Stevens, des personnalités hautes en couleur dont le Folk avait peut-être besoin. Des musiciens, qui avec un style très personnalisé, arrivent à toucher un public jeune et militant. On peut rajouter les incontournables Vetiver, Espers et Alela Diane dont le premier album The pirate's gospel s'est vendu à plus de 40000 album en france. Nous n'oublierons pas Vashti Bunyan qui a sorti un second album quarante ans après son mythique Just another diamond day. En savoir +

La France, l'autre pays du Folk

Depuis le début des années 2000, les groupes français imprégnés de culture anglo-saxonne, ont su dépasser leur complexes.  L'hexagone abrite une solide colonie folk comme Herman Düne, Syd Matters, Cocoon, Coming soon, Moriarty ou the Do. Tous remarqués par la critique. La France serait-elle devenue Folk ? Encore faudrait il s'entendre sur la définition du mot, mis à toutes les sauces dès lors qu'un musicien a recours à l'acoustique plutôt qu'à l'électrique et base ses chansons sur des mélodies plutôt que sur des riffs. En réalité, ce qui unit tous ces musiciens serait plutôt un retour à la chanson populaire soucieuse de ne pas sacrifier la musicalité au seul texte. Une tradition au fond plus anglo-saxonne que française, et dont la génération actuelle à visiblement digéré l'héritage.

Folktronica

Comme le mariage du folk et de la musique électronique. Le folktronica naît du caractère intimiste de la musique Folk et des recherches innovatrices de l'électro. Parmi les plus connus, Nick Talbot oeuvre sous le nom de Gravenhurst dans une veine Folk qui s'est électrifiée puis électronifiée au fil du temps. A New-york et plus particulièrement à Brooklyn, le genre est devenue incontournable avec Animal Collective qui y construit une oeuvre psychédélique et avant-gardiste. En solo, Noah Lennox alias Panda Bear reconstruit l'esprit musical des Beach boys armé d'un sampler et d'une guitare. Le londonien James Yuill y apporte sons extrême sensibilité. Tous ces artistes tirent le folk vers l'ère numérique et rejoignent ainsi des producteurs « électro » tels que Fennesz ou les écossais de Boards of canada.

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Donné pour mort, le folk a connu ces dernières années un prodigieux retour en grâce. Avec sa diversité et son rejet des dogmes sociaux, il affiche aujourd'hui une insolente santé. Comment une musique d'anciens est-elle ainsi devenue celle des jeunes ?
La musique folk est, comme son nom l'indique, une musique populaire, celle qui se transmettait de façon orale de génération en génération. On parle de folk pour désigner une musique acoustique et aussi électrique, mais surtout, essentiellement produite par un « songwriter ». La véritable caractéristique de ce genre musical est donc d'être traditionnel ; il a été initié entre les deux guerres par des artistes tels que Woody Guthrie ou Doc Watson.
A notre époque, le folk, n'est-il pas devenu une mode plus qu'un simple genre musical ? Et surtout, comment interpréter le fait que cette musique ancestrale, que l'on aurait pu imaginer bannie sous la poussée des musiques électroniques ou du rap, soit à ce point devenue la chasse gardée d'un public jeune et connaisseur ?
Aujourd'hui, le folk est donc sur toutes les lèvres, compilé sans relâche et récupéré par la mode ou la publicité. L'avènement d'une approche plus zen et plus bio de la musique, à travers les « afters » et des sonorités plus « acoustiques », a certainement joué son rôle. Mais contrairement aux années 60/70 et au protest song représentés par des artistes tels que Bob Dylan, Joan Baez ou Léonard Cohen, il manquait à cette nouvelle scène de fortes personnalités prêtes à se mettre en scène là où le genre ordonnait plutôt la discrétion. En ce sens, l'avènement et l'excentricité de musiciens tels que Devendra Banhart, Cat Power, ou Cocorosie ont été de véritables catalyseurs.   

Auteur : Sammy Guillard
E-mail : sammy.guillard@ouestprovence.fr
Publication : Juillet 2010
Mise à jour : Juin 2017

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